Écrits

Histoire de famille

Éléments de généalogie pour Mathieu A. Carlisle, 2016, 208 p.

Quand, à l’été 2015, je me suis aperçue, à Vaugines, que tu confondais le portrait de ton arrière-arrière-grand-père avec celui de ton arrière-grand-père, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire, même si c’est tout à fait naturel de s’emmêler dans les générations d’ancêtres que l’on n’a pas connus. (…)

Ainsi commence l’ouvrage qu’Élisabeth a voulu dédier à son fils pour lui permettre de mieux faire connaissance avec sa généalogie. Au travers des correspondances, souvenirs et archives qui ont été conservés, ce récit emmène le lecteur sur les traces de quatre générations, de Brest à Marseille, en passant par Clermont-Ferrand, New-York et bien sûr, Vaugines en Provence.

« Tout ceci n’aurait pas été possible si la chance ne m’avait pas fait rencontrer Caroline Faure, écrivain, et son entreprise Des mots pour vous dire… Je lui dois beaucoup. Elle le sait. Qu’elle soit ici remerciée infiniment. »

Élisabeth Carlisle, 2016

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Extrait : les fiançailles de Jeanne et Albert, 1921 (p. 102)

« Alors qu’Albert avait fait état d’une certaine « graphophobie », ne promettant à Jeanne qu’une lettre tous les 7 à 8 jours, ils s’écriront quotidiennement durant la période de leurs fiançailles. Jeanne a conservé leurs lettres.

Comme elle plaisante sur sa tristesse de l’avoir quitté le 3 octobre en disant qu’elle a encore à faire « l’apprentissage de la condition de femme de marin », Albert répond élégamment que lui devra faire celui de la « franchise en amour ». « Comme je vous l’ai dit à Beauregard, je sens beaucoup, mais habitué à refréner mes sentiments, j’ai perdu l’habitude de les traduire.» Il revient souvent sur cette idée que ce n’est qu’auprès d’elle et grâce à leur amour mutuel qu’il saura enfin devenir plus expansif.

Jeanne s’attendrit sur les grands yeux bleus, les fins cheveux blonds de son « grand gars breton », son « beau Celte », « sa mauvaise tête de grand gars breton »… Tirant quelque fierté de son caractère ombrageux et têtu, qui ne sait pas arrondir les angles, il aime qu’elle l’appelle ainsi.

Elle reconnaît être une insupportable bavarde en lui racontant avec toute sa joie ses menues occupations quotidiennes (soins des poules et lapins, ménage, cours de catéchisme qu’elle donne aux enfants du village…) et les préparatifs du mariage : trousseau, toilettes, lettres à écrire pour annoncer la nouvelle à la famille et aux amis, formalités administratives à accomplir pour épouser un officier de marine, notamment le « certificat de bonne vie et mœurs » à demander à la gendarmerie et à la mairie de Vaugines et les publications de bans à demander à Vaugines et à Brest. La Marine était en effet libre de s’opposer au mariage de ses officiers ; il fallait obtenir une autorisation de mariage après enquête de la gendarmerie. Il s’engage à tout faire pour que le mariage ait lieu le plus vite possible « Pourquoi attendre, chérie ? » »


Histoire d’entreprise

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Soredis, réseau de distribution de boissons depuis 1925, 2015, 128 p.

À l’occasion des 90 ans de l’entreprise Soredis, premier distributeur de boissons indépendant en France, le groupe Hadès-Soredis souhaitait réaliser un ouvrage illustré retraçant l’histoire de cette entreprise familiale et mettant en lumière les hommes et les valeurs qui la font vivre.

J’ai écrit cet ouvrage à partir d’une cinquantaine d’entretiens réalisés courant 2015 avec les salariés et dirigeants du groupe, et en étroite collaboration avec son président directeur.

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La première partie donne un historique des étapes qui ont jalonné la vie de l’entreprise, depuis sa création par le grand-père de la famille en 1925, en passant par le rachat du groupe par de grandes multinationales dans les années 1990, puis son rachat par son petit-fils en 2011 pour en refaire une entreprise familiale.

J’ai ensuite consacré une partie aux différents métiers de la distribution de boisson au rythme des saisons, du travail des caristes à celui des commerciaux, des tournées des chauffeurs-livreurs à la direction des entrepôts.

Enfin, une troisième partie donne la paroles aux acteurs sous la forme d’un abécédaire qui reprend les mots et valeurs « clé » de l’entreprise.

Extrait : les débuts de l’entreprise (p. 9-10)

« Roger Guy naît en 1899 et grandit à Dormans, à la frontière entre les bords de la Marne et de l’Aisne. Aîné d’une fratrie de trois, il vit la première guerre mondiale comme beaucoup de jeunes hommes de son époque : son père, Ernest, est mobilisé quatre ans et laisse à la maison sa femme, Laure, qui n’avait jamais travaillé, et leurs trois enfants Pierre, Germaine et Roger lui-même.

En 1917, à 18 ans, Roger s’engage à son tour pour trois ans, par patriotisme. Il est affecté à un régiment d’artillerie en Alsace, puis à un groupe à cheval. Il devient brigadier puis maréchal des logis.

Démobilisé en 1921, il retrouve son pays aux prises avec les difficultés de la reconstruction. Mise à sac, la Champagne fait partie des régions les plus éprouvées. Sa propre situation n’est pas facile : parti très jeune à la guerre sans avoir fait d’études, il doit à présent chercher du travail. Il réussit à se faire embaucher dans la maison du négociant en vin où son père est représentant, la maison Couvreur, à Dormans. Son patron ne lui offre pas de salaire fixe : il sera rémunéré uniquement par les commissions sur ses ventes. En 1921, Roger Guy est donc petit représentant en vin dans la même entreprise que son père, et chichement payé.

Début 1922, il fait la connaissance de Raymonde Félix, une jeune voisine qui habite en face de chez lui, 128 rue de Châlons, à Dormans. Elle est la fille d’un architecte originaire de Roanne qui revient lui aussi de quatre ans de guerre. À l’issue du conflit, M. Félix a décidé de s’installer en Champagne avec un associé plutôt que de retourner dans le centre de la France où il aurait eu moins d’activité. Roger est vite charmé par la belle voix de cette voisine musicienne qui chante souvent à sa fenêtre mais aussi dans les concerts dansants où se retrouvent les jeunes gens de l’époque. C’est là qu’ils font connaissance. Dans le carnet de bal de Raymonde, au fil des soirées, « M. Guy » devient « Roger Guy », puis « Roger » … »


Exemple d’article de presse : portrait pour le magazine de la Société des membres de la Légion d’Honneur, La Cohorte, mai 2018 (sous le pseudonyme de Terence Grange)


Site internet réalisé avec WordPress,com à partir d’entretiens avec la cliente pour le contenu des textes  : https://anneclosmadeuc.com/


logoANPERE

Exemple d’article pour le journal en ligne de l’association Anpere (assurés AXA) https://www.anpere.fr/il-ny-a-pas-dage-pour-cliquer/


Extraits d’écrits personnels

11 janvier 2011

Qui a déjà écrit sur la joie ? Sur la définition de ce qu’est la joie ? Simone Weil ? Proust ? Spinoza ? Gide et son « n’apprête aucune de tes joies » ? Il faudrait aussi rechercher les paragraphes de Montaigne et de Pessoa là-dessus.

Je voudrais à mon tour tenter de la saisir, cette joie, faute de l’éprouver, de la définir faute de la ressentir, mais je suis comme le chasseur de papillon qui s’escrime dans l’air avec son filet et donne de grands coups sans rien attraper.

La joie. Rien que le mot claque comme un étendard dans le ciel bleu d’un matin de tournoi, les chevaux sont fringants et piaffent d’impatience, le vent frais rosit les joues, mais c’est ce moment qui est bon, pas celui qui viendra.

La joie est pure, elle n’attend rien d’autre, elle est suspendue dans l’instant. Ni sensation physique, ni réflexion non plus et pourtant chose mentale. Une bouffée qui met hors du temps, fugace et jaillissante, qui ne se confond pas avec la plénitude ou la sérénité.

Elle est ce moment où l’on est parfaitement en phase avec son environnement et son entourage, ou il n’y a pas de fausse note, pas de culpabilité, ou le sourire éclot sans préméditation ni arrière-pensée. Un bouillonnement qui se suffit à lui seul.

Novembre 2009, Paris-Marrakech

Voilà, le soleil est passé derrière les maisons. Derniers rayons orange sur la mosquée de Bab Doukkala, sur les trois palmiers derrière, plus loin au fond, le sommet de la Koutoubia, et derrière encore, les brumes et les nuages sur les montagnes de l’Atlas. Le ciel est bleu clair. Des foules d’oiseaux rassemblés au loin pépient à qui mieux mieux comme chaque soir à cette heure. Ne manque que le cri du muezzin qui ne devrait pas tarder.

Sur la terrasse d’en face, un jeune homme lâche trois pigeons qui font des tours au-dessus de la maison, tous les trois ensemble, une dizaine de tours, puis viennent se reposer sur le coin de son toit. Il les regarde, assis sur une chaise, prenant le frais comme moi en attendant que la nuit tombe. J’aimerais voir comment il va s’y prendre pour les remettre en cage. Quelques minutes passent. De lui-même, l’un des pigeons y retourne tranquillement. Les deux autres viennent le rejoindre. Le jeune homme ferme la cage.

One Reply to “Écrits”

  1. Je pense que la joie est un sentiment qui nous permet de nous envoler aussi vite que ces trois pigeons. On virevolte, on plane, on fait de grands sauts. Et puis il vient un moment où l’on redescend, on retourne dans notre « cage ».
    La joie nous surprend, nous apprend, à tous moments.

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