Pour ceux qui souhaiteraient clore les commémorations du centenaire de la Grande Guerre en faisant un petit pas de côté, je ne saurais trop conseiller la lecture des Combattants de l’Empire qui vient de paraître aux Éditions Vendémiaire sous la direction de Philippe Buton et Marc Michel (2018, 355 p.).
Cet ouvrage, à l’édition duquel j’ai eu le plaisir de contribuer pour les Éditions Vendémiaire, rassemble une vingtaine de contributions de spécialistes français et étrangers réunis à Reims en 2013 pour un colloque sur le rôle des troupes coloniales dans la Première Guerre mondiale.
Sont abordés les cas français, italien, britannique et belge afin d’étudier comment furent utilisées ces troupes pour la guerre « sur place » dans les colonies mais aussi, et ce fut une spécificité française, en métropole.
Les auteurs tentent de distinguer la réalité des mythes qui entourent ces combattants africains, maghrébins ou indochinois ; ils abordent l’attitude du commandement à l’égard des soldats indigènes et les perspectives – ou absence – de montée en grade pour les meilleurs d’entre eux.
Ils tentent aussi, au travers des rares traces laissées, comme les graffitis du Chemin des Dames ou les quelques courriers retrouvés, de cerner le ressenti de ces hommes partis se battre si loin de chez eux, dans cette guerre si violente qui n’était pas la leur et qui a changé le regard sur la domination occidentale.